Sissi impératrice, by Odette FERRY Hachette Idéal Bibliothèque Dépôt légal 1961

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   HACHETTE

Idéal – Bibliothèque

CE ROMAN EST UNE ADAPTATION
DU SCÉNARIO CINÉMATOGRAPHIQUE

D’ERNEST MARISCHKA INTITULÉ

SISSI IMPÉRATRICE

ILLUSTRATIONS DE PAUL DURAND
Couleurs pleine page annotées hors texte, et
Couleurs et noir & blanc in texte.

Pour se distraire, elle avait aussi ses perruches aux plumages éblouissants .   page 11.
« Excuse-moi de te déranger, Frantz », dit-elle.   page 19
Bôckl passa deux doigts avantageux au-dessus de ses lèvres.   page 31
« Sa Majesté aurait été vue à pied dans les rues? » &nbsp page 49.
« Bravo! » annonça l’archiduc en levant son verre.   page 61.
Tout le monde dansait.   page 81
Elle la lut et la relut, ne pouvant en croire ses yeux.   page 88 & 89.
Sissi vint appuyer sa tête sur l’épaule de sa mère.   page 113.
« Va, ma Sissi. »   page 125.
Ils restèrent immobiles, un peu oppressés par la grandeur du décor.   page 133.
L’aubergiste revenait.   page 141
Les réceptions officielles, les cérémonies protocolaires l’épuisaient.   page 179
Une garde d’honneur composée d’officiers hongrois caracolait autour du carosse.   page 187.

Dépôt légal n° 2640   1er trimestre 1961.
V – 39.16

Imprimé en Belgique
S. A. DESOER.   Liège

© Librairie Jules Tallandier 1957.

Tous droits de traduction, de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.

Reliure :   Relié sur cartonnage, fers spéciaux.

Livre épuisé chez l’Editeur

EXTRAIT   Sissi impératrice, by Odette FERRY   page 176

  LA DUCHESSE Ludovica était repartie pour Possenhofen, rassérénée: désormais, sa chère Sissi pourrait jouir en paix du bonheur d’être mère, d’être aimée et d’être impératrice. A la vérité, l’euphorie que connurent les hôtes de la Hofburg fut de courte durée : l’archiduchesse n’était pas femme à oublier une défaite, pas plus que Sissi à se soumettre.
  Si, en apparence, la rivalité des deux femmes fut moins aiguë, elle était devenue maintenant irrémédiable. En dépit des conseils de sa mère, l’empereur s’était aujourd’hui tourné résolument vers la Hongrie : c’était son dernier atout et, dans cette partie qui se jouait, l’aide de Sissi lui était indispensable parce que son influence sur le comte Andrassy servait admirablement ses projets.
  Gabor Andrassy faisait figure de héros en Hongrie : il en avait le physique et le courage. De haute taille, ce grand seigneur magyar incarnait les vertus d’un personnage de chanson de geste : on chantait ses exploits à toutes les veillées. On le citait en exemple. En 1848, il avait pris la tête de la révolution et n’avait dû le salut qu’à la fuite : l’émeute écrasée par les troupes russes et autrichiennes, il avait été pendu en effigie par les chefs des armées de l’occupation.
  Or, se soumettre à une reine qui était belle et mélancolique, pour le romanesque Andrassy, c’était perpétuer les traditions de la chevalerie.
  D’ailleurs, Sissi avait usé de son pouvoir sur l’empereur pour lui faire signer des arrêts d’amnistie et pour le convaincre de restituer leurs biens aux Hongrois rebelles.
  L’archiduchesse Sophie, qui avait appris « les inqualifiables faiblesses » de son fils, ne décolérait pas. Elle n’avait que deux mots à la bouche : fermeté et répression.
  En revanche, toute la Hongrie se préparait à recevoir la jeune souveraine et délirait de joie. Il n’était question, dans les châteaux comme dans les chaumières, que de la grâce, de la bonté, de la beauté d’Elisabeth. Falk avait écrit des poèmes à sa gloire, et Andrassy avait fait répandre, par milliers d’exemplaires, des gravures la représentant dans le costume national hongrois.
  Il avait fait savoir aussi que l’impératrice d’Autriche avait préféré, à toutes les grandes dames de Vienne, la fille du comte Ferenczy pour en faire sa dame de compagnie et sa confidente. Que l’enfant impérial apprenait le hongrois… et qu’elle était une écuyère incomparable!
  C’en fut assez pour que toute la Hongrie eût, pour Elisabeth, les yeux du comte Andrassy, pour qu’après s’être enflammée de liberté, elle s’enflammât d’amour.
  Depuis 1848, aucun officier autrichien n’avait été admis dans un salon de Budapest : dans toutes les classes de la société, les occupés refusaient de frayer avec l’occupant, et puis, brusquement, il n’y eut plus ni fossés ni barrières : la réconciliation s’accomplit par le miracle de l’amour.
  Les nobles, les magnats rivalisèrent pour se présenter dans toute leur gloire : les plus riches costumes furent sortis des coffres, et les fourrures, et les bijoux. On sélectionna, parmi les plus intrépides chevaux de la puszta, les plus fougueux et on les équipa avec un luxe quasi oriental.
  Il y eut bien quelques ombres à ce tableau enchanteur : le patriote Kossuth, toujours en exil, refuse de se rallier à la politique d’Andrassy. Ses appels passent la frontière par courriers clandestins et entretiennent dans certains coeurs l’espoir de l’indépendance. Mais Andrassy mène sa propagande avec une science consommée : chaque fois que l’empereur cède, il triomphe et porte cette victoire au crédit de l’impératrice – et le peuple hongrois, après ces années de guerre et d’émeutes, a tellement besoin de panser ses plaies! Même les patriotes, pour qui le nom de leur pays, accolé à celui de l’Autriche, ennemie héréditaire, reste une offense, ne sont pas insensibles à cette tempête de joie et d’espoir qui déferle sur la Hongrie.
  Pour Sissi, ce fut une chevauchée triomphale à travers la puszta, mais la victoire remportée sur l’archiduchesse Sophie la laissait maintenant indifférente. Elle n’avait pas l’âme d’une conquérante, et son coeur continuait de lui répéter : « Tu n’es pas faite pour le métier d’impératrice, pauvre Sissi! »
  Les réceptions officielles, les cérémonies protocolaires l’épuisaient, et elle ne parvenait à sourire que par un effort que les nerfs héréditairement malades des Wittelsbach ne pourraient indéfiniment supporter.
 

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