………. NOTRE DAME de PARIS, by Victor HUGO ……….

VICTOR HUGO APPUYE SUR NOTRE DAME DE PARIS
D’après une caricature tirée du Charivari
VICTOR HUGO, séduit à la fois par tous les genres, écrivit, tout jeune encore, des romans terribles, dont la lecture fait aujourd’hui
sourire Bug-Jargal et Han d’Islande. On peut également négliger le Dernier Jour d’un condamné (182), étude plus pathologique
que psychologique, d’un réalisme assez fantaisiste.
Son premier roman digne d’estime est Notre Dame de Paris 1831. L’intrigue, étable entre des personnages violemment antithétiques,
est pénible et peu intéressante en elle-même. Une jeune bohémienne Esméralda, enfant perdue qui doit, au dénouement, retrouver sa mère (grâce
à une amulette et à un petit soulier), est aimée du jeune capitaine Phoebus. Elle est poursuivie par la haine du diacre Claude Frollo, et
protégée par le difforme Quasimodo, le sonneur de cloche de Notre-Dame. Phoebus est le jeune premier de ce mélodrame, dont Claude Frollo
est le traître; Quasimodo en est le bouffon sympathique, réunissant en lui, comme Triboulet, le grotesque du physique au
sublime du sentiment. Mais si l’invention et la psychologie de ce romain sont très faibles, Victor Hugo prend sa revanche dans la partie
descriptive, où il faut louer beaucoup moins d’ailleurs son exactitude que sa puissance d’imagination. Au livre premier,
la Grand’Salle du palais de justice (ch.I), – au livre II, la Place de Grève (ch. II), – au livre III, Notre-Dame (ch. I)
et Paris à vol d’oiseau (ch. II), – au livre VII, les Cloches (ch. III), etc.? autant de descriptions qui resteront célèbres.
Victor Hugo s’y montre le voyant qu’il est en poésie; tout y prend corps et âme et grandit jusqu’au symbole étrange et magnifique.
Certaines scènes, comme la chute de Claude Frollo (liv. XI, ch. II), sont d’un réalisme effrayant.
En résumé, Victor Hugo, dans tous ses romans, apparaît comme un poète qui, n’étant plus discipliné par la forme du vers, ou par les limites
naturelles des genres, s’épand et se répand à l’aventure. Il devient le jouet et lla victime de sa prodigieuse imagination. Il ressemble à un
fleuve débordé, qui ne retrouve plus ses rêves ni sa direction, mais qui, s’il rencontre une vallée resserrée ou une pente rapide, reprend son
roulement majestueux ou se précipite en étincelante cascade.
SOURCE
Histoire Illustrée de la Littérature Française
PAR
Ch.-M. DES GRANGES
PROFESSEUR AGREGE DES LETTRES AU LYCEE HENRI IV
DOCTEUR ES LETTRES
TROISIEME EDITION
PARIS
LIBRAIRIE HATIER
8, rue d’Assas, 8
117