12 . – LE MODE SUBJONCTIF.
LA CRUCHE CASSÉE
– Tu entends, Jacques, – c’est Mme Eyssette qui parle avec sa voix tranquille – tu entends, ne la casse pas, fais bien attention. M. Eyssette reprend :
– Oh! tu as beau lui dire de ne pas la casser, il la cassera tout de même.
Ici, la voix éplorée de Jacques : – Mais enfin, pourquoi voulez-vous que je la casse?
– Je ne veux pas
que tu la casses, je te dis que tu la casseras, répond M. Eyssette, et d’un ton qui n’admet pas de réplique.
ALPHONSE DAUDET (Nimes 13 mai 1840- Paris 16 décembre 1897) (Le Petit Chose. Fasquelle, édit.)
Observons et réfléchisons.
1. Dans la 1ère phrase, côte à côte des présents de l’indicatif, et des présents de l’impératif : quelle est leur valeur?
2. Puis dans les deux dernières phrases, nous trouvons le même verbe au présent du subjonctif et au futur de l’indicatif.
Je ne veux pas que tu la casses.
Je te dis que tu la casseras.
Les deux verbes sont en nette opposition je dis, je pense, je crois que tu la casseras ou que tu vas la casser; l’indicatif énonce, constate un fait réel.
Je veux (ou je ne veux pas), je souhaite, je désire, je crains, il faut, il importe que tu la casses (ou que tu la fasses tomber ou que tu la mettes en pièces) :
le subjonctif marque que l’action nous touche, nous intéresse (je veux, je souhaite), qu’elle est voulue, ou désirée, ou redoutée, ou envisagée par l’esprit.
Source = GRAMMAIRE FRANÇAISE CLASSES DE QUATRIÈME FERNAND NATHAN, ÉDITEUR
A. SOUCHÉ Inspecteur de l’Enseignement primaire J. GRUNENWALD Inspecteur Pédagogique Régional
18, RUE MONSIEUR-LE-PRINCE PARIS-VIè