Orthographe.
………. LE VILLAGE ALSACIEN by Alphonse DAUDET ……….
Comment s’appelaient-ils tous ces jolis villages alsaciens que nous rencontrions, espacés au bord des routes? Je ne me rappelle plus aucun
nom maintenant, mais ils se ressemblent tous si bien, surtout dans le Haut-Rhin, qu’après en avoir tant traversé à différentes heures, il me semble que je n’en ai vu qu’un; la grande
rue, les petits vitraux encadrés de plomb, enguirlandés de houblon et de roses, les portes à claire-voie où les vieux s’appuyaient en fumant leurs grosses pipes, où les femmes se
penchaient pour appeler leurs enfants sur la route…
Le matin, quand nous passions, tout cela dormait. A peine entendions-nous remuer la paille des étables ou le
souffle haletant des chiens sous les portes. Deux lieues plus loin, le village s’éveillait. Il y avait un bruit de volets ouverts, de seaux heurtés, de ruisseaux emplis; lourdement
les vaches allaient à l’abreuvoir en chassant les mouches avec leurs longues queues. Plus loin encore, c’était toujours le même village, mais avec le grand silence des après midi
d’été, rien qu’un bourdonnement d’abeilles qui montaient en suivant les branches grimpantes jusqu’au faîte des chalets, et la mélopée trânante de l’école. Parfois, tout au bout du pays,
un petit coin, non plus de village, mais de province, une maison blanche à deux étages avec une plaque d’assurance toute neuve, des panonceaux de notaire et une sonnette de médecin.
En passant, on entendait une valse au piano, un air un peu vieilli tombant des persiennes vertes sur la route ensoleillée.
Plus tard, au crépuscule, les bestiaux rentraient,
on revenait des filatures. Beaucoup de bruit, de mouvement. Tout le monde sur les portes, des bandes de petits blondins dans la rue et les vitres allumées par un grand rayon du couchant
venu on ne sait d’où.
Alphonse DAUDET. (Nimes 13 mai 1840- Paris 16 décembre 1897)
QUESTIONS
1. Faire le plan de ce morceau.
2. Expliquez les expressions : la mélopée traînante de l’école; un petit coin de province; un air un peu vieilli; les vitres allumées
par un grand rayon du couchant.
3. Décomposez en propositions la phrase : « Je ne me rappelle plus aucun nom… je n’en ai vu qu’un. »
4. Analysez dans la même phrase les mots me, tous, en.
Source = RECUEIL DES SUJETS DONNÉS AUX EXAMENS DES BREVETS DE CAPACITÉ DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
PARIS LIBRAIRIE VUIBERT