Cartel, by Paul-Loup SULITZER Stock/Edition n°1 Dépôt Légal 1989

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   Édition°1/Stock

Le Grand Livre du mois

Imprimé en France

N° d’édition : 8025 – N° d’impression : 14725
49-27-0564-08

© Éditions°1, Paris, 1990.

Cet ouvrage a été réalisé sur
Système Cameron
par la SOCIÉTÉ NOUVELLE FIRMIN-DIDOT
Mesnil-sur- l’Estrée
pour le compte d’Édition°1
4, rue Galliéra   75116 Paris
en avril 1990

Reliure :   Relié sur cartonnage pleine toile
Jaquette à double volets
Couverture : Thierry Muller

CITATIONS

… Peu de menaces sont aussi coûteuses pour l’économie américaine et aucune ne cause autant de dommages à nos valeurs nationales et à nos institutions, aucune ne détruit autant de vies.
Alors que la plupart des périls internationaux sont potentiels, les ravages et la violence causés par le trafic de drogue sont là, et endémiques. La drogue constitue un danger majeur pour notre sécurité nationale.
Président George Bush
6 septembre 1989

… La lutte contre les trafiquants de drogue est un combat majeur de l’humanité.
Président François Mitterrand
24 octobre 1989

EXTRAIT   Cartel by Paul-Loup SULITZER page 149

  Il dormait. Il avait travaillé très tard, la nuit précédente. J’en sais quelque chose, pensa Zénaïde, qui, de nouveau, éprouva le goût amer du regret. Elle marcha sur le sable, atteignit une assez large anfractuosité dans la paroi rocheuse. De l’eau s’y engouffrait allant à la mer. Elle jeta un regard derrière elle. Pat Machintruc lui faisait signe de poursuivre. Elle s’engagea dans ce qui se révéla être une longue faille, pataugeant dans une eau plus fraîche, une sorte de ruisseau. Une cinquantaise de mètres plus loin, la faille s’élargit d’un coup tandis que le ruisseau se faisait cascade. Elle escalada un rocher, puis un autre, retrouva avec jouissance les sensations des escalades et des marches en montagne. Elle déboucha finalement hors d’haleine, sur un petit plateau qui arrosait une autre cascade. L’eau tombait de soixante mètres et s’accumulait dans une vasque à peu près ovale, dont le fond de pierre rappelait une piscine. Il y avait des arbres. L’endroit était désert. Elle se trempa une première fois, bien plus rassurée qu’elle ne l’avait été dans la mer vingt minutes plus tôt, puis s’allongea sur un rocher plat, ôtant son soutien-gorge, qui la gênait. Elle avait faim mais pas au point de se relever et de regagner la jonque.
  Il ne ment pas, ce n’est pas possible qu’il mente. Et tu le crois non pas parce que tu as envie de… Bon, passons. Tu le crois parce que c’est logique.
  En dernière analyse, au fond, elle n’était pas si convaincue que ce fût si logique que cela. Gantry faisait faire une enquête. Du moins il disait qu’il faisait faire une enquête.
  Non. Tu le crois, un point c’est tout.
  Elle se retrempa et s’allongea à nouveau sur le ventre, ce coup-ci se débarrassant de sa culotte. Elle s’assoupit un peu. Mais elle l’entendit venir. Elle eut le temps de se plonger dans l’eau.
  – Vous grimpez comme un cabri. Les filles n’ont jamais réussi à venir jusqu’ici. Il est vrai que je ne leur en ai guère laissé le temps.
  Gantry tenait un panier assez lourd recouvert d’une serviette de table à carreaux verts et blancs. Il enroula la corde dont il avait dû se servir dans l’escalade, pour le hisser. Il le déposa, non sur le rocher où elle avait laissé son maillot, mais un peu plus loin. Il s’assit. A peine l’avait-il regardée. Il portait encore un sarong. Elle nota que son visage semblait un peu creusé.
  – Pat aurait dû vous prévenir. Cette dalle où vous vous êtes installée n’est pas le meilleur endroit.
  – Je ne savais pas qu’il fallait réserver ses places, dit Zénaïde.
  – Regardez.
  Il venait de ramasser une sorte de longue badine en bambou qui paraissait se trouver là par hasard. Se relevant, il marcha jusqu’à la dalle et, à moins de deux mètres de l’endroit où elle avait somnolé, fourragea dans un creux, s’écarta. Dix secondes plus tard, un serpent puis un autre pointèrent la tête en sifflant.