Les six compagnons en croisière, by Paul Jacques BONZON Hachette Bibliothèque verte Dépôt légal 1973

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   HACHETTE

BIBLIOTHÈQUE VERTE   numéro : 20.4329.7

ILLUSTRATIONS DE MAURICE PAULIN
Couleurs pleine page hors-texte, annotées et,
noir & blanc in texte.

« Tais-toi, sale cabot! » p. 32
« Courage! tiens bon!… » p. 64
« Une chambre à air d’auto… » p. 128
Avant que nous puissions les retenir, ils basculent par-dessus la rambarde. p. 160

IMPRIMÉ EN FRANCE PAR BRODARD ET TAUPIN
6, place d’Alleray – Paris.
Usine de La Flèche, le 01-08-1973.

1031-5 – Dépôt légal n° 7038, 3e trimestre 1973.
20-01-4329-01

© Librairie Hachette 1973.

Tous droits de traduction, de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.

LIBRAIRIE HACHETTE, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS VI è

Reliure :   cartonnée pelliculée à dos carré illustrée couleurs in recto.
BRODARD ET TAUPIN RELIURE

Livre épuisé

EXTRAIT Les six compagnons en croisière, by Paul Jacques BONZON   page 58

  Du coup, tout ressort brisé en moi, bras et jambes comme paralysés, j’eus beaucoup de peine à me maintenir à flot. Non seulement je ne sauverais pas Kafi mais j’allais moi-même me noyer. Une seule chance, pour moi! Me laisser porter par les vagues jusqu’à l’arrivée des secours. Hélas! le paquebot était loin. Au faible scintillement de ses lumières, j’estimai qu’il avait parcouru plus d’un mille… et il me sembla quu’il s’éloignait toujours. Gnafron n’avait donc pas donné l’alerte?
  Je désespérais d’être sauvé quand un faisceau lumineux balaya la mer : le rayon d’un projecteur. Enfin, on me recherchait. Je me hissai à la crête d’une vague, un bras levé pour signaler ma présence. Le projecteur fouillait la mer trop loin et trop à droite. La lumière passait au-dessus sans m’atteindre. A l’espoir d’être repêché,
succéda une nouvelle angoisse. Mes forces diminuaient vite. Pourtant, l’eau était tiède. Je m’étais souvent baigné dans des rivières plus froides, et plus longtemps, mais pas dans ces conditions, tout habillé.
  Enfin, un jet de lumière m’aveugla et ne me quitta plus. On m’avait aperçu. Je distinguai vaguement le ronronnement d’un moteur. Des voix se rapprochaient.
  « Courage! tiens bon!… »
  Je saisis la corde d’une bouée lancée à quelques brasses de moi. Deux paires de bras me hissèrent dans l’embarcation. On venait à peine de m’y déposer que, reprenant mes esprits, je criai de toutes mes forces :
  « Mon chien! Sauvez aussi mon chien!
  – Ah! non, tant pis pour le chien, répondit une voix de marin. C’est déjà beaucoup qu’on ait pu te sortir à temps du bouillon.
  – Mon chien!… Je vous en supplie, sauvez mon chien. Il n’est peut-être pas mort. »
  Le pilote du canot avait reçu l’ordre de me sauver, moi seul. Cependant, mon cri d’angoisse l’émut. Il se mit à tourner en rond autour de l’endroit où j’avais été recueilli. Il allait renoncer à fouiller la mer plus longtemps quand un des hommes qui l’accompagnaient cria :
  « Quelque chose à bâbord!… »
  Mon cœur bondit. Je reconnus la tête de Kafi. Quelques instants plus tard mon chien était repêché à son tour. Il releva si faiblement la tête au son de ma voix que je le crus à toute extrémité. Tandis que le canot virait vers le paquebot qui avait stoppé au loin, je tâtai sa fourrure ruisselante. Pas la moindre trace de sang. Il n’était pas blessé, mais dans quel état?…
  « Kafi! mon pauvre Kafi!… »
 


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