Robin des bois, by René THÉVENIN Editions G. P. Paris Bibliothèque Rouge et Or

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Auteur :   Adaptation de René   THÉVENIN
Edition :   ÉDITIONS G. P., 80, RUE SAINT-LAZARE, PARIS

BIBLIOTHEQUE
ROUGE ET OR

est le onzième de la
BIBLIOTHÈQUE ROUGE & OR

C. O. L. 11.282     Dépôt légal n° 178

il a été achevé d’ imprimer
en Avril 1949
pour les ÉDITIONS G.P. à Paris
sur les presses de la PHOTOLITH
Photogravure Clichés-Union

Illustrations de CALVO
couleurs pleine page hors-texte annotées et,
couleurs et noir & blanc in texte.

– Tiens! On n’a pas l’air d’accord, là-bas… (p. 9.)
– Relève-toi, onhomme, ne crains rien de moi… (p. 16.)
– Chut!… murmure le Prince en baissant la voix… (p. 24.)
Les deux battants viennent de s’ouvrir… (p. 31.)
Il n’a fait qu’un bond jusqu’à la porte… (p. 44.)
Un lutin, sautillant à la tête du cortège… (p. 65.)
Un vieil homme pauvrement vêtu, qui rôdait… (p. 83.)
– Haut et court… C’est facile, Monseigneur… (p. 100.)
– Je relève le défi… (p. 126.)
Son attitude hautaine sous son armet grillé… (p. 132.)
Le chevalier se cmpa, visa longuement… (p. 138.)
Comme un voleur emporte son trésor… (p. 159.)
– Si tel est le bon vouloir de Votre Majesté… (p. 163.)

COPYRIGHT 1949 by EDITIONS G.P., PARIS

Reliure :   Cartonnée en pelline ivoire, dos orné, plat décoré au balancier.

PRINTED IN FRANCE

Livre épuisé chez l’Editeur

EXTRAIT   Robin des bois by René THEVENIN   page 15

  – Pas un mot de plus! coupa le jeune homme d’une voix qui tomba comme un coup de hache sur un billot. Pas un mot de plus, ou je te verrouille la gorge avec cette flèche! Apprends qu’il n’est ici d’autre roi que Richard 1er d’Angleterre, appelé Coeur-de-Lion parce que sa bravoure et sa loyauté sont aussi grandes que sont grandes la couardise et la duplicité de son renard de frère, le prince Jean! Je suis fidèle au roi Richard et ma vie lui appartient. Quand à l’autre, le valet dont tu t’es fait le valet, je le méprise. Et s’il ne lui plaît pas que les pauvres gens qu’il opprime chassent sur ce domaine, moi, Robin de Locksley je les y autorise, parce que moi seul ai la garde de ces lieux, jusqu’au retour du roi!
  – C’est ce que nous verrons, hurla le shérif, au comble de la rage. Les paroles que vous venez de prononcer, Locksley, nous en sommes tous témoins! Et je puis vous jurer qu’elles seront répétées mot pour mot, dès ce soir, au prince. Vous ne tarderez pas à apprendre, alors qui, de lui ou de vous, commande ici!
  Il appuya sur la bride de son cheval pour faire demi-tour, car il ne se souciait pas de prolonger une discussion qui pouvait mal tourner pour sa sécurité personnelle.
  Robin l’interpella :
  – Gisborne!
  – Qu’est-ce à dire?
  – Sais-tu, dit le jeune homme avec une insolence narquoise, sais-tu que ton nez rouge au milieu de ta face verte fait une admirable cible? Recule de cent pas et je te parie y planter une flèche juste en plein centre!
  Mais le shérif n’écoutait plus! Entraînant d’un geste son escorte, il s’enfuyait au galop, ivre de haine et de vengeance, pousuivi d’un éclat de rire cinglant comme un coup de fouet.
  Quand il eut disparu, Robin se tourna vers le pauvre diable qui avait été la cause de cette algarade et auquel personne ne pensait plus.
  – En somme, que s’est-il passé? lui demanda-t-il.
  – Mon bon seigneur, répondit l’homme, permettez d’abord que je vous rende grâce, car sans vous… Et veuillez aussi me pardonner, je vous en supplie!
  – Ai-je à te pardonner? Quel est ton crime?
  – Vous avez dit que ce domaine était sous votre garde… Or, il est vrai que j’ai osé y chasser! Mais si vous saviez, monseigneur, combien grande est notre misère, vous auriez pitié… J’ai une femme, des enfants, et pas même de pain à leur donner, alors…
  – Ton nom?
  – Je m’appelle Gurth.
  – Tu es Saxon?
&nbsp Donc persécuté, tyrannisé, plus mal traité qu’un esclave, comme tous les tiens, comme tous les nôtres… Relève-toi bonhomme, ne crains rien de moi. Je ne suis point ton ennemi, mais au contraire ton vengeur.
  – Mon vengeur?
  – As-tu comme moi, la haine de ce prince et de sa meute de barons qui ont volé le sceptre royal, souillent le trône de Sa Majesté, pillent et rongent son peuple?
  – Je les voudrais voir tous en enfer, où est leur vraie place!
  – Alors, viens avec nous!
  – où cela?
  – Au fond de cette forêt, asile plus inviolable que la plus massive forteresse et où patimment, lentement, sûrement, nous, les bannis, nous attendons l’heure de la revanche et de la justice et où nous forgerons dans l’ombre les armes qui nous permettront de les obtenir!
  – Je vous suis, mon maître, ma vie est à vous!
  – C’est bien!
  Robin des Bois replaça dans son carquois la flèche qu’il avait inconsciemment gardée à la main et mit son arc en bandoulière.
  Au moment de reprendre sa route en compagnie de sa nouvelle recrue, il demanda, avec cet accent de gaieté qui était le fond de sa nature :
  – A propos? tu étais venu chercher ici de quoi manger? où est ton gibier?
  – Je ne l’ai point! dit piteusement le vagabond. J’étais à l’affût d’une harde de daims, quand ces hommes m’ont surpris.
  – Tu étais à l’affût? Eh bien! nous allons nous y remettre? Et si ton arbalète manque son but, sois certain que tu auras bonne part de venaison tout de même, car moi aussi, l’ami, j’ai l’intention, aujourd’hui, de faire bonne
chasse!…
 

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