Soleils rouges, by Paul-Loup SULITZER, Le Grand Livre du Mois Dépôt légal 1994

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   Le Grand Livre du Mois

Imprimé en France

N° d’édition : 1028 – N° d’impression : 1814J-5
30-02-234-00009-9/02

Impression réalisé sur CAMERON par
BRODARD ET TAUPIN
La Flèche
pour le compte des Éditions Stock
en avril 1994
Tous droits réservés pour tous pays.

© 1994, Éditions Stock.

Reliure :   Brochée sur carton souple par Brun.
Maquette : Jérôme Faucheux Photo Vloo-Volvox / Dessin : BBA (Lyon)
Dessin original : Claude GOZLAN

Prix neuf Editeur = 140,00 FF TTC.

CITATION

  Le Sage fuit l’amour qui n’apporte que chagrins et contrariétés. Sauf qu’ayant remporté la victoire en fuyant, il passe le reste de ses jours à se demander pourquoi il a couru si vite.

EXTRAIT   Soleils rouges, by Paul-Loup SULITZER page 181

  Question de Kaï
  – Et en France,
  – Pareil, dit Boadicée. Il nous a fallu filer dans une barque de pêcheurs, vers l’Italie.
  – Elle s’est fracassé son propre crâne avec une statue en bronze de Napoléon, poursuit Moriarty. Une statue de Napoléon, je vous demande un peu. J’ai toujours pensé qu’il fallait se méfier des Corses. Mais c’était bien un suicide.
  – Et en Italie?
  Une trentaine d’escroquerie diverses, en Italie. Dont une au détriment de la soeur de Benito Mussolini.
  -Tu aurais pu demander à tes pêcheurs de vous emmener en Espagne.
  – Il y était passé aussi.
  – Et Prague, Vienne, Le Caire et autres lieux?
  – J’adore Vienne, remarque rêveusement Moriarty. Pour moi qui suis un musicien-né, quelle merveille que la Sammlung alter Musikinstrumente.
  – A Vienne, il a volé des pièces très précieuses, des instruments de musique de la Bibliothèque nationale, pour les revendre à un Hongrois.
  – Et l’adorable Höldrichsmuhle, donc, à Hinterbrühl, dans la forêt viennoise! ESt-ce que je t’ai dit que c’est là que Franz Schubert a composé ses lieder de La Belle Meunière?
  – Je l’ai ramené en Asie parce que je ne savais plus quoi faire, dit Boadicée. Partout où nous allions, la police l’y recherchait déjà, ou commençait à le rechercher.
  Franchement, pense Kaï, je suis bord du fou rire. Encore que, au fond, ce ne soit pas si drôle. Ou alors s’il s’agissait de quelqu’un d’autre que Boadicée, là oui, ça me ferait rire.
  – Mais c’était pareil au Moyen-Orient, pareil en Égypte, pareil à Aden, et à Bombay. Il n’y avait qu’à Madras qu’on ne le connaissait pas.
  – Je n’étais jamais allé à Madras, je me demande bien pourquoi, s’interroge Moriarty. La ville est pourtant sympathique.
  – Sauf qu’il nous a fallu fuir Madras aussi, dit Boadicée. Et Rangoon. Tout en essayant d’échapper à la horde sauvage envoyée par le Canadien Seymour Jackson, qui n’avait pas du tout apprécié sa rencontre avec mon père dans les Indes néerlandaises, et qui a bien failli nous tomber dessus à Calcutta.
  – Si je devais mourir un jour, est en train de dire Moriarty toujours aussi appliqué à ses dessins, j’aimerais que ce soit en Asie. Bien que l’endroit y soit plein d’indigènes.
  – Et puis il m’a juré que nous serions en sécurité à Bangkok.
  – Et tu l’as cru.