Tartarin de Tarascon, by Alphonse DAUDET Hachette Idéal-Bibliothèque Dépôt Légal 1960

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   HACHETTE

Numéro de référence   159

Collection : Idéal-Bibliothèque

ILLUSTRATIONS DE JACQUES POIRIER
Couleurs pleine page hors-texte annotées et,
couleurs et noir & blanc in texte.

« Nan!… Nan!… Nan!… p. 17
… des pas approchaient p. 29
Tartarin Quichotte, hors de lui : Une hache qu’on me donne une hache.
Tartarin Sancho, sonnant la bonne : Jeannette, mon chocolat.. p. 33
Il était, devant la cage, ferme et résolu… p. 45
« Adieu, tous!… » murmura le grand homme. p. 65
Tartarin rayonnant marchait, la tête haute, regardant le merveilleux port de Marseille. p. 72 & 73
Quelque chose d’informe et de désolé roule en geignant sur l’oreiller. p. 81
En entrant, le Tarasconnais posa une main sur son cœur et s’inclina le plus mauresquement possible. p. 115
« Au lion! » p. 127
Le Lion tendait la sébile à Tartarin immobile de stupeur. p. 145
O stupeur, au bout de quelques enjambées, voilà Tartarin qui se sent palir. p. 152 & 153
Par mesure de précaution, Tartarin lui confia son portefeuille. p. 161
Le malheureux en fut réduit à tout vendre. p. 169
On hissa sur le pont, à grands renforts de palans et de cordes, le chameau alourdi par l’eau de mer. p. 181

Imprimé en France
par Brodard-Taupin
Imprimeur-Relieur
Coulommiers – Paris
55512 – I – 2139

© Librairie Hachette, 1960
Tous droits de traduction, de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.

Édition condensée
pour l’Idéal-Bibliothèque.

Reliure :   relié sur cartonnage à dos rond, fers spéciaux.
Présentation sous Jaquette illustrée couleurs à double volets avec texte.
Imprimé en France
par BOUCHY – Paris

Livre épuisé chez l’Editeur

CITATION

    « En France, tout le
monde est un peu de Tarascon »

EXTRAIT   Tartarin de Tarascon, by Alphonse DAUDET page 26

Avant de partir, dans le silence et l’ombre de son cabinet, il s’exerçait un moment, se fendait, tirait au mur, faisait jouer ses muscles; puis, il prenait son passe-partout, et traversait le jardin, gravement, sans se presser. Au bout du jardin, il ouvrait la lourde porte de fer. Il l’ouvrait brusquement, violemment, de façon à ce qu’elle allât battre en dehors contre la muraille… S’ils avaient été derrière, vous pensez quelle marmelade!… Malheureusement, ils n’étaient pas derrière.
La porte ouverte, Tartarin sortait, jetait vite un coup d’oeil de droite et de gauche, fermait la porte à double tour et vivement. Puis en route.
Sur le chemin d’Avignon, pas un chat. Portes closes, fenêtres éteintes. Tout était noir. De loin en loin un réverbère, clignotant dans le brouillard du Rhône…
Superbe et calme, Tartarin de Tarascon s’en allait ainsi dans la nuit faisant sonner ses talons en mesure, et du bout ferré de sa canne arrachant des étincellles aux pavés… Boulevards, grandes rues ou ruelles, il avait soin de tenir toujours le milieu de la chaussée, excellente mesure de précaution qui vous permet de voir venir le danger, et surtout d’éviter ce qui, le soir, dans les rues de Tarascon, tombe quelquefois des fenêtres. A lui voir tant de prudence, n’allez pas croire au moins que Tartarin eût peur… Non! seulement il se gardait.
La meilleure preuve que Tartarin n’avait pas peur, c’est qu’au lieu d’aller au cercle par le cours, il y allait par la ville, c’est-à-dire par le plus long, par le plus noir, par un tas de vilaines petites rues au bout desquelles on voit le Rhône luire sinistrement. Le pauvre homme espérait toujours qu’au détour d’un de ces coupe-gorge ils allaient s’élancer de l’ombre et lui tomber sur le dos. Ils auraient été bien reçus, je vous en réponds… Mais, hélas! par une dérision du destin, jamais, au grand jamais, Tartarin de Tarascon n’eut la chance de faire une mauvaise rencontre. Pas même un chien, pas même un ivrogne. Rien!
&nbsp Parfois cependant une fausse alerte. Un bruit de pas, des voix étouffées… « Attention! » se disait Tartarin, et il restait planté sur place, scrutant l’ombre, prenant le vent, appuyant son oreille contre terre à la mode indienne… Les pas approchaient. Les voix devenaient distinctes… Plus de doutes! Ils arrivaaient… Ils étaient là. Déjà Tartarin, l’œil en feu, la poitrine haletante, se ramassait sur lui-même comme un jaguar, et se préparait à bondir en poussant son cri de guerre… quand tout à coup, du sein de l’ombre, il entendait de bonnes voix tarasconnaises l’appeler bien tranquillement :
« Té! vé!… C’est Tartarin… Et adieu, Tartarin! »
&nbsp Malédiction! c’était le pharmacien Bézuquet avec sa famille qui venait de chanter la sienne chez les Costecalde. « Bonsoir! bonsoir! » grommelait Tartarin, furieux de sa méprise; et, farouche, la canne haute, il s’enfonçait dans la nuit.
Arrivé dans la rue du cercle, l’intrépide Tarasconnais attendait encore un moment en se promenant de long en large devant la porte avant d’entrer… A la fin, las de les attendre et certain qu’ils ne se montreraient pas, il jetait un dernier regard de défi dans l’ombre, et murmurait avec colère « Rien!… rien!… jamais rien! »
Là-dessus le brave homme entrait faire son bézigue avec le commandant.
 

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