VICTOR HUGO (1802 – 1885). Son père fut général du premier Empire. Il est le plus grand poète du XIXè siècle qu’il emplit tout entier. Il passa ses premières années en Italie, puis à
Parus, impasse des Feuillantines, ensuite en Espagne, avant de revenir à Paris. A quinze ans il prit part au concours de poésie, et se révélait comme le rival heureux de Lamartine, comme
un génie précoce, un enfant prodige. Il publia à vingt et un an les Odes, 1822; puis le roman Han d’Islande, 1823, d’une inspiration sauvage. Il fut le maître de la grande
révolution littéraire qu’ont en vain combattue les classiques au début du siècle, et qui fut le romantique. Doué d’une imagination luxuriante et d’une mémoire étonnante, il écrivit des pages
poétiques pleines d’un coloris étincelant, d’antithèses fulgurantes, de heurts et d’éclairs; Les Orientales, 1829; les Feuilles d’Automne, 1831; Les Chants du Crépuscule,
1835; Les Voix Intérieures, 1837; Les Rayons et les Ombres, 1840; le roman Bug Jargal, 1825; Le Dernier Jour d’un Condamné, 1829, et le beau roman Notre-Dame de
Paris, résurrection étonnante du vieux Paris de Louis XI, 1831. En tête de son drame lCromwell, 1827, il mit une préface qui est le manifeste de l’école romantique. Les classiques
firent à son esthétique nouvelle une opposition bruyante qui dégénéra souvent en batailles, comme le soir où fut joué Hermani, 25 février 1830. Puis vinrent les autres drames :
Marion Delorme, 1831; Le Roi s’amuse, 1832; Lucrèce Borgia, 1833; la même année, Marie Tudor; Angelo, tyran de Padoue, 1835; Ruy Blas, 1838; Les Burgraves,
1843; Les Deux Trouvailles de Gallus, Torquemada, 1881. Le Rhin, 1842, est un intéressant récit de voyage. Après le coup d’Etat de 1851, il partit en exil, habita Jersey, puis
Guernesey, d’où il lança contre l’Empire d’éloquentes imprécations, Les Châtiments, 1853. Il donna alors Les Contemplations, 1856; La Légende des Siècles, le long roman
Les Misérables, 1862; Les Chansons des Rues et des Bois, 1865; le roman des Travailleurs de la Mer, 1866; L’Homme qui rit, 1869, roman; L’Année terrible, 1872;
La Pitié suprême, 1879; Religions et REligion, 1880, poèmes; le roman Quatre-vingt-treize, 1879; L’Art d’être Grand-Père, jolies poésies pleines de tendresse; les
dernières séries de La Légende des Siècles, Les Quatre Vents de l’Esprit, 1881. La France tout entière a envoyé ses députations défiler sous les fenêtres de Victor Hugo, dans l’avenue
d’Eylau, pour fêter son quatre-vingtième anniversaire. Sa mort a été un deuil public; l’Arc de Triomphe a été voilé de noir; les marches du Panthéon disparurent sous les couronnes. Victor
Hugo a laissé un grand nombre de manuscrits inédits. Il semble qu’il n’ait pas encore disparu tout entier, et chaque année ses héritiers font paraître une oeuvre nouvelle et inédite du
grand poète. C’est ainsi qu’il faut ajouter à la liste ses oeuvres posthumes, comme Le Théâtre en Liberté, Choses vues, Les Pyrénées, Dieu, etc.
SOURCE
PARIS LIBRAIRIE LAROUSSE
LECTURES FRANÇAISES
SEPTIÈME ÉDITION
LÉO CLARETIE Ancien élève de l’École Normale supérieure, Agrégé de l’Université Docteur ès Lettres