Contes du Lundi, by Alphonse DAUDET, Hachette Idéal-Bibliothèque Dépôt Légal 1954

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   HACHETTE

CHOIX POUR LA JEUNESSE

Collection : Idéal-Bibliothèque

ILLUSTRATIONS DE A. CHAZELLE
Couleurs pleine page hors-texte annotées et,
couleurs et noir & blanc in texte.

Le vieux sergent les reconnut. p. 19
… tout disparut dans le grand chapeau… p. 29
« Aux armes!… Aux armes!… Les Prussiens ». p. 37
Et, décrochant son sabre, il se précipite. p. 45
Le fier régiment restait debout. p. 65
… toujours perché sur un banc, sur une table, cet absurde Chauvin… p. 72 & 73
L’enfant de chœur allait chercher du feu. p. 81
… le charme et le pittoresque de cette hôtellerie. p. 93
Le turco s’élança le fusil en l’air p. 99
Le malheureux Bonnicar croyait rêver. p. 106
C’est un maître du monde. p. 137
De temps en temps, le carrosse d’un seigneur… p. 163
Le plus souvent, il fallait ramer et ramer… p. 161

IMPRIME EN BELGIQUE
par la S. I. R. E. C. – LIEGE

Copyright 1954 by Librairie Hachette
Tous droits de traduction, de reproduction
et d’adaptation réservés pour tous pays.

Reliure :   Relié sur cartonnage à dos rond.
Jaquette à double volets.

Livre épuisé chez l’Editeur

EXTRAIT   Contes du Lundi, by Alphonse DAUDET page 29

  Une fois dans la plaine, les enfants se mirent à courir et rentrèrent rapidement. Leur sac était plein de pommes de terre que leur avaient données les Prussiens; avec cela ils passèrent sans encombre à la tranchée des francs-tireurs. On s’y préparait pour l’attaque de la nuit. Des troupes arrivaient, silencieuses, se massant derrière les murs. Le vieux sergent était là, occupé à placer ses hommes, l’air si heureux! Quand les enfants passèrent, il les reconnut et leur envoya un bon sourire…
  Oh! que ce sourire fit mal au petit Stenne! Un moment il eut envie de crier :
  « N’allez pas là-bas… nous vous avons trahis. »
  Mais l’autre lui avait dit : « Si tu parles, nous serons fusillés &#187, et la peur le retint…
&nbsp A la Courneuve, ils entrèrent dans une maison abandonnée pour partager l’argent. La vérité m’oblige à dire que le partage fut fait honnêtement et que d’entendre sonner ces beaux écus sous sa blouse, de penser aux parties de galoche qu’il avait là en perspective, le petit Stenne ne trouvait plus son crime aussi affreux.
  Mais, lorsqu’il fut seul, le malheureux enfant! lorsque, après les portes, le
grand l’eut quitté, alors ses poches commencèrent à devenir bien lourdes, et la main qui lui serrait le cœur le serra plus fort que jamais. Paris ne lui semblait plus le même. Les gens qui passaient le regardaient sévèrement, comme s’ils avaient su d’où il venait. Le mot espion, il l’entendait dans le bruit des roues, dans le battement des tambours qui s’exerçaient le long du canal. Enfin il arriva chez lui, et, tout heureux de voir que son père n’était pas encore rentré, il monta vite dans leur chambre cacher sous son oreiller ces écus qui lui pesaient tant.
&nbsp Jamais le père Stenne n’avait été si bon, si joyeux qu’en rentrant ce soir-là. On venait de recevoir des nouvelles de province : les affaires du pays allaient mieux. Tout en mangeant, l’ancien soldat ragardait son fusil pendu à la muraille, et il disait à l’enfant, avec son bon rire :
 
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