La porte du dragon, by Barbara GILSON Editions G. P. Paris Souveraine

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   ÉDITIONS G. P. – 80, RUE SAINT-LAZARE, PARIS (9è)

TRADUIT PAR GENEVIÈVE MEKER,
ADAPTÉ PAR JEAN SABRAN

EST LE SOIXANTE-TROISIÈME DE LA BIBLIOTHÈQUE

BIBLIOTHÈQUE
ROUGE ET OR

DÉPOT LÉGAL N° 364.

IL A ÉTÉ ACHEVÉ D’IMPRIMER EN MARS 1953 POUR
LES ÉDITIONS G. P., A PARIS, SUR LES PRESSES DE GASTON MAILLET & CIE IMP.

A SAINT OUEN.

C. O. L. 11.0282     PHOTOGRAVURE S.T.O.

ILLUSTRATIONS DE MARCEL BLOCH
couleurs pleine page hors-texte annotées et,
couleurs et noir & blanc in texte.

Sung–Kwo–Cheng avait revêtu ses vêtements d’apparat. p. 13
Je n’ai demandé qu’une somme dérisoire p. 29
Un visage se montra soudain à la fenêtre du fond p. 49
Reardez-bien, Joan, répondit Weston p. 60
La tête de Weston émergea de la trappe p. 77
Elles réussirent à desceller un énorme rocher p. 101
Joan fit un effort désespéré pour ramener son amie p. 113
Et revint avec un plateau chargé de friandises chinoises p. 121
Auriez-vous la bonté de lever les mains? p. 151
Mais au lieu de prendre son éventail… p. 159
Il leva son révolver et tira p. 177
Il chancela et s’éffondra par terre p. 185

Copyright 1953, by Éditions G.P., Paris

Reliure :   Cartonnée en pelline ivoire, dos orné, plat décoré au balancier.

PRINTED IN FRANCE

Livre épuisé chez l’Editeur

EXTRAIT   La porte du dragon by Barbara GILSON   page 51

  Près d’une heure s’écoula. Puis Shun-Wu entra dans la caverne et donna aux captifs l’ordre de le suivre. Une solide escorte les attendait au-dehors. Feng-Ti n’était pas là, l’ordonnance du convoi exigeant sans doute sa présence dans la vallée. On n’apercevait pas la moindre lumière. La nuit était claire, le ciel étoilé, mais sans lune.
  En file indienne, ils descendirent l’étroit sentier qui s’accrochait au flanc de la colline. Shun-Wu avait eu soin de disperser les prisonniers au milieu de leurs gardes, de sorte qu’il leur fut impossible de communiquer entre eux avant de rejoindre le gros convoi. En arrivant au fond de la vallée, ils virent de nombreuses charrettes chinoises alignées le long de la mauvaise piste qui servait de route. Toutes étaient déjà chargées, et Feng-Ti n’attendait que l’arrivée de ses prisonniers pour donner le signal du départ. On fit monter les deux jeunes filles dans la dernière charette, tandis qu’une douzaine de brigands se rassemblaient quelques pas plus loin pour former l’arrière-garde.
  Ces grandes et lourdes charettes sont toujours, en Chine, tirées par de vigoureux petits poneys mongols. Le conducteur est assis sur le marchepied, presque sur la croupe du poney. La voiture est garnie d’une capote, généralement percée sur le côté de petites fenêtres. Pour monter, le passager doit enjamber le marchepied, opération qui lui fait perdre invariablement toute sa dignité. L’arrière de ces charettes est le plus souvent fermé; mais celle dans laquelle Ruth et Joan prirent place avait au fond une troisième petite fenêtre.
  Au signal de Feng-Ti, le convoi se mit en route dans un grand bruit de roues grinçtes et de cahots. Ruth et Joan eurent beaucoup de mal à s’habituer au roulis que les ornières du chemin communiquaient à leur carosse.
  Un visage se montra soudain à la fenêtre du fond. A la lueur des étoiles, les jeunes filles reconnurent le panama, les lunettes noires et la barbe blanche du professeur.
  — Que diable faites-vous là? lui souffla Ruth. Vous pouvez vous promener en liberté?
  — Je suis pour eux absolument inoffensif, répondit Weston, et ils se contentent de ne pas me perdre de vue. C’est une grave erreur qui pourra leur coûter cher… Écoutez! il se peut que j’aie tout à l’heure quelque chose d’important à vous dire; ainsi, tenez-vous prêtes à agir. Votre frère, Joan, est en tête de la colonne; ils le surveillent de près et l’ont encadré de quatre hommes. J’ai pu m’approcher de lui, je lui ai parlé, j’ai lancé quelques bonnes plaisanteries en chinois, et ils ont tous éclaté de rire, ce qui prouve que leur méfiance s’est endormie.. Je vous quitte maintenant, mais vous me reverrez dès qu’il y aura du nouveau.
  Des heures durant, la voiture avança dans la nuit noire, ballottée de droite à gauche, avec un grincement monotone. De temps en temps, le professeur venait dire quelques mots aux jeunes filles, puis disparaissait dans la nuit noire comme il était venu.
  Elles ne voyaient devant elles que le dos voûté de l’homme qui conduisait la charette. Il était vêtu d’une courte tunique bleue et d’un pantalon flottant, coiffé d’une sorte de turban également bleu. Il devait être assez vieux, et il lui arrivait parfois de s’endormir; mais le poney allait toujours d’un pas égal, suivant de lui-même les autres voitures.
  Ruth finit par s’endormir, et Joan était bien près d’en faire autant, quand elles furent rappelées à la réalité par la voix calme de Jim Weston.
  – C’est le moment, dit-il tout bas. Je vous préviens que nous allons risquer gros, mais l’occasion est trop belle et nous ne pouvons la laisser passer.
 

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