Le mystère de l’Abbaye brulée, by Renée AUREMBOU Editions G. P. Paris Souveraine

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   SOCIÉTÉ NOUVELLE DES ÉDITIONS G.P.


80, RUE SAINT-LAZARRE, PARIS-9e

est le deux cent trente et unième
de la
BIBLIOTHÈQUE
ROUGE ET OR


Série « Souveraine »

NUMÉRO DE RÉFÉRENCE : 680

Dépôt légal n° 1511   –   3° trimestre 1966     Parution : Janvier 1967

il a été imprimé
par l’Imprimerie G. Maillet et Cie
à Saint-Ouen

Photogravure S.T.O.

ILLUSTRATIONS DE FRANÇOISE BERTIER
couleurs pleine page hors-texte annotées et,
couleurs et noir & blanc in texte.

Aussi, en un rien de temps, tout fut déchargé… p. 19
Ouf, murmura maman Flavie, hors d’haleine. p. 51
La messe de minuit tire à sa fin. p. 77
Les serviteurs partent par deux ou trois… p. 103
Il faut se dépêcher de traîner les fagots… p. 127
Une telle noblesse émane de ce tout jeune homme… p. 145
Il veille sur elle nuit et jour. p. 175

© 1966 – Les Presses de la Cité – Département G.P., Paris

Reliure :  Pelline ivoire, plat décoré au balancier
Présentation sous jaquette à double volets illustrée couleurs in recto.

PRINTED IN FRANCE

Livre épuisé chez l’Editeur

EXTRAIT   Le mystère de l’Abbaye brulée, by Renée AUREMBOU   page 15

  – Papa Germain avait beaucoup d’amis dans le bourg et mémée Delphine possédait peu de mobilier. Aussi, en un rien de temps, tout fut déchargé et placé dans la chambre du fond, que Prunelle partageait désormais avec la grand-mère. Bérot avait tenu à aider les hommes, très fier surtout de porter le rouet que le père lui avait lui-même confié. Quant à Médor, il était tellement surexcité par les allées et venues qu’il s’amusait à mordiller les pattes de l’âne résigné; on avait dû alors attacher le chien dans l’appentis où le père creusait ses sabots…
  Mémée disposa sur la table des verres grossiers : le sabotier connaissait les usages et désirait trinquer avec ses amis en guise de remerciement; il était allé lui-même tirer un pichet de piquette au tonneau du cellier.
  Prunelle retourna dans la chambrette. La pièce, qu’elle avait toujours connue pauvre et nue, avec la seule paillasse où elle dormait et le coffre aux vêtements à côté, cette pièce lui sembla transformée. Naturellement, on n’avait pas changé la terre battue ni l’étroite fenêtre qui ouvrait sur le clos! Mais, à la place de la paillasse, un vrai lit aux montants de bois montrait la tache rouge de sa couverture; à la tête du lit luisait le coffre de mémée, de tout son couvercle ciré, et l’on distinguait dans le bas une fine guirlande sculptée. Les dernières lueurs du jour se reflétaient dans le bougeoir de cuivre posé sur le coffre, qui parut à la fillette aussi beau que la lampe ciselée qui pendait à la voûte de l’église. Admirative et charmée, elle aperçut à peine les deux chaises paillées posées entre les coffres…

  La porte s’ouvrit à fond, et le bruit des voix entra en même temps que la grand-mère.
  – Alors, ma mie, qu’est-ce que tu fais là, dans la pénombre? Tu es fâchée, peut-être, que je vienne partager ta chambre?
  La main de la petite saisit celle de la vieille femme. Elle avait toujours aimé cette mémée qu’elle ne voyait guère, puisque sa chaumine était loin du village. C’est cette solitude qui avait décidé le sabotier à accueillir sa mère sous son toit; il n’était pas prudent en effet de vivre en pleins champs : des bruits commençaient à circuler sur de mauvaises gens qui parcouraient les campagnes. Au bourg, du moins, on avait des voisins proches, on pouvait se serrer les coudes.
 


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