L’Impératrice, by Paul-Loup SULITZER, Stock/Edition n°1 Dépôt légal 1986

FICHE TECHNIQUE DU LIVRE

Edition :   Édition°1/Stock

Imprimé en France

Dépôt légal : juin 1986
N° d’édition : 1656 – N° d’impression : 4758
49-22-0222-02

Cet ouvrage a été réalisé sur
Système CAMERON
par la SOCIÉTÉ NOUVELLE FIRMIN-DIDOT
Mesnil-sur- l’Estrée
pour le compte d’Éditions n°1
en juin 1986

N° d’édition : 2093 – N° d’impression : 5054
49-22-0222-05

Cet ouvrage a été réalisé sur
Système CAMERON
par la SOCIÉTÉ NOUVELLE FIRMIN-DIDOT
Mesnil-sur- l’Estrée
pour le compte d’Éditions n°1
en juillet 1986

© Éditions°1, Paris, 1986.

Reliure :   Brochée sur carton souple  
Photo : Louis Monnier (A.P.P.M.)   Maquette : Massin

Prix neuf Editeur = 99,00 FF TTC.

CITATION

Nous sommes de l’étoffe dont les rêves sont faits.

SHAKESPEARE

EXTRAIT   L’Impératrice Hannah 2, by Paul-Loup SULITZER page 163

  Ils sont allés en Californie, Taddeuz et elle, parce que pour une fois leurs deux chemins professionnels se sont croisés. Longtemps après
San Francisco, elle a décidé d’ouvrir Los Angeles. L’importance actuelle de la ville ne lui semble pourtant pas justifier une implantation. Elle s’est simplement souvenue de la méthode qui lui a déjà servi, à ses débuts, pour s’informer sur les fards : interroger les comédiennes. Un dîner à New York l’a mise en présence d’une jeune actrice, Gladys Smith, qui commence à faire carrière sous le nom de Mary Pickford et travaille pour une compagnie cinématographique, la Biograph. L’actrice s’est passionnée pour le travail d’Hannah, a accepté avec enthousiasme des applications de mascaraet de khôl bleuté qui, à l’image, soulignent son regard. En mars de 1910, Mary Pickford est venue lui apprendre que la Biograph avait décidé de quitter New York pour établir des studios à l’Ouest. L’attention d’Hannah s’est éveillée.
  – Maryan, c’est pour ça que tu es toujours fourré là-bas, n’est-ce pas?
  – C’est l’Amérique, là-bas aussi.
  – C’est quoi, ces fameux studios?
  Pas grand-chose, selon lui : les installations de la Biograph consistent essentiellement en un lopin de terre fermé par une palissade, une plate-forme en bois et quelques prétendus décors en toile de coton battus par le vent; des comédiens (Mary Pickford, Mack Sennett, Harry Carey et autres Lionel Barrymore) se changent – on tourne plusieurs films par jour – derrière des planches; les répétitions ont lieu dans une grange et il n’y a que trois chaises pour toute la troupe.
  – Mais tu crois tout de même à l’avenir du cinématographe?
  Il acquiesce. Et lui fait remarquer que dans l’hypothèse où Pickford, ou bien Mae Marsh, ou Priscilla Dean deviendraient très célèbres, si elles étaient maquillées
par l’une des esthéticiennes formées par Cathy Montblanc, et si on le faisait savoir, ce pourrait avoir un gros effet sur les ventes des produits marqués du double H.
  Elle y a déjà pensé.
  Il y a d’autres sociétés qui partent s’exiler en Californie?
  – Beaucoup depuis quelque temps.
  – A cause d’Edison qui enquiquine tout le monde par ici, c’est ça?
  – C’est l’une des raisons. Son détective est partout, mais c’est loin, la Californie. Et puis il y a soleil toute l’année, on peut presque tourner sans arrêt.
  … Oui, il y a une liste, constamment remise à jour, des compagnies émigrantes comme la Biograph. Celle-ci avait en fait suivi les traces du producteur William Selig, qui en novembre 1908 a tourné à Los Angeles une version du Comte de Monte Cristo. Depuis, il y a eu la Bison Life Motion Picture (dont l’un des comédiens vedettes est le futur metteur en scène de Jack Conway), puis la Essany de Chicago, la Kalem, la Nestor des frères Horsley, la Vitagraph venue de Brooklyn, la Pathé Exchange, la Pilgrim, la Faous Player de Zukor, la Lasky Feature Play Compagny de Jesse L.Lasky dont le directeur artistique est Cecil B. De Mille…