Orthographe.
………. LE VILLAGE BRETON by Alphonse DAUDET ……….
Il avait pourtant l’air bien abrité, bien étouffé, bien calme, le petit bourg breton. On se serait cru à vingt lieues dans l’intérieur des
terres. Tout à coup, en débouchant sur la place de l’église, nous nous trouvons entourés d’une lumière éblouissante, d’une prise d’air gigantesque, d’un bruit de flots illimité. C’était
l’Océan, l’Océan immense, infini, et son odeur fraîche et salée, et ce grand coup d’éventail que la marée montante dégage de chaque vague dans son élan.
Le village s’avance, se dresse au bord du quai, la jetée continuant la rue jusqu’au bord d’un petit port où sont amarrées quelques barques de pêche. L’église dresse son
clocher en vigie près des flots, et autour d’elle, dernière limite de ce coin de terre, le cimetière met des croix penchées, des herbes folles et son mur bas tout effrité où s’appuient
des bancs de pierre.
On ne peut vraiment rien trouver de plus délicieux, de plus retiré que ce village perdu au milieu des roches, intéressant par son double côté, marin ou
pastoral. Tous pêcheurs ou laboureurs, les gens d’ici ont d’abord l’air rude, peu engageant. Peu à peu pourtant ils s’humanisent, et l’on est étonné de voir sous ces durs accueils des
êtres naïfs et bons. Ils ressemblent bien à leur pays, à ce sol rocailleux et résistant, si minéral que les routes – même au soleil – prennent une teinte noire, pailletée d’étincelles de
cuivre ou d’étain. La côte qui met à nu ce terrain pierreux est austère, farouche, hérissée. Ce sont des éboulements, des falaises à pic, des grottes creusées par la lame, où elle
s’engouffre et mugit.
Alphonse DAUDET. (Nimes 13 mai 1840- Paris 16 décembre 1897)
QUESTIONS
1. Analyse logique de la phrase suivante : « L’église dresse son clocher… bancs de pierre. » (Nature des propositions et leurs rapports.)
2. Analyse grammaticale des mots suivants : tout effrité ( dans la phrase : « son mur bas tout effrité où »);
rien trouver (dans la phrase : « on ne peut vraiment rien trouver de plus »).
3. Expliquer les expressions suivantes : en vigie; ils s’humanisent; la côte est farouche; naïfs.
4. Donnez, en indiquant briévement leur sens, trois mots de la famille de odeur, et trois de la famille de
rude
5. Quelles observations essentielles de style avez-vous à faire sur ce morceau?
Composition française
Expliquez cette pensée : « Les chagrins partagés sont diminués; les joies partagées sont augmentées. »
Source = RECUEIL DES SUJETS DONNÉS AUX EXAMENS DES BREVETS DE CAPACITÉ DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
PARIS LIBRAIRIE VUIBERT